En février 2010, j’ai séjourné une quinzaine de jours dans la ville de Naplouse en Cisjordanie.
Les affiches des martyrs m’ont tout de suite interpellé, nombreuses et partout présentes. Ces affiches m’ont servi de fil conducteur dans mon travail photographique en essayant de mieux appréhender la « condition » palestinienne.
J’ai choisi volontairement des lieux déserts ou peu animés pour laisser plus de place à l’affiche dans son côté tragique et militant.
Ces images en noir et blanc sont issues de tirages argentiques scannés pour l’édition numérique.
Une exposition des 17 photographies argentiques est toujours disponible.
Voici le texte écrit pour la présentation de l’expo :
Palestine, février 2010.
Premier séjour à Naplouse, premiers pas dans la vieille ville, premières impressions.
Les rues étroites avec ses passages voûtés, ses boutiques obscures, ses souks aux senteurs épicées. Je retrouve le charme de ces villes orientales que j’ai connu autrefois dans les vieux quartiers du Caire.
Pourtant ici, la foule est moins dense, la musique plus discrète, les rires moins sonores.
Abondamment placardés sur les murs de pierre, les portraits de trois Palestiniens : deux mois auparavant, Tsahal, l’armée israélienne, a encerclé la vieille ville, pénétré dans trois maisons et abattu froidement ces hommes soupçonnés d’avoir tué un colon israélien.
La communauté internationale a protesté, le gouvernement israélien a fait la sourde oreille et les trois palestiniens ont accédé au rang de martyr.
Au fil de mes déambulations, ces portraits et beaucoup d’autres m’ont fait comprendre combien la vie, en pays occupé peut être éphémère.
« Ici, c’est Israël tout-puissant ! » m’a dit un ami palestinien, sans résignation aucune.
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